Il y a 40 ans, que mai 68 marquait le monde. Petit retour sur cette période...
Aux Etats-Unis, la première source de contestation est l’engagement des USA dans la guerre sans fin du Viêtnam, qui provoque un traumatisme moral profond chez les américains, en particulier les jeunes. Mais on assiste aussi à la montée d’une haine féroce envers la société de consommation, le puritanisme et la valeur essentielle: le travail. Pour certains, comme la communauté noire américaine, il s’agit de revendiquer leur droits, au travers, par exemple de mouvements radicaux, comme les Black Muslims qui souhaitent la création d’une nation noire aux Etats-Unis, ou les Black Panthers Party qui cherchent à pousser la communauté noire à renouer avec ses racines, son histoire…
Mais il n’y a pas qu’outre Atlantique, que l’ère de la contestation marqua l’année 68, mais aussi dans les démocraties populaires d’Europe Centrale. En Tchécoslovaquie, arrive au pouvoir, un dirigeant réformateur Alexandre Dubcek, qui souhaite comme ligne directrice suivre à la fois les idées staliniennes et libérales. C’est le « socialisme à visage humain ». Soutenu par un mouvement populaire et par de nombreux intellectuels tchèques. Il mène une politique de réformes et annonce le retour au pluralisme, à la liberté de la presse et de réunion. Il affirme cependant sa loyauté à l’égard des soviétiques. Mais cette effervescence est de courte durée, les troupes du pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie, Dubcek est arrêté. Des milliers de personnes sont tuées ou arrêtées; c’est le « Printemps de Prague ». La situation redevient normale aux yeux de Brejnev, après avoir coûté la vie à environ 500 personnes.
En Hongrie, Kadar introduit le "nouveau mécanisme économique", combinant une économie centralisée et certains éléments d'économie de marché : c'est l'ère du "socialisme du goulasch ". Mais ce n’est pas du goût de l’URSS, mais étonnement elle n’intervient pas cette fois-ci.
L’année 68 marque pour la Chine, l’apogée des discordances avec l’URSS. En effet, la Chine accuse la Russie et ses satellites d’être trop proches des démocraties libérales occidentales, et d’être ainsi corrompus. De son côté l’URSS, critique fermement la Révolution culturelle chinoise. La terreur qui sévit en Chine suite à cette remise en ordre est terrible. Les populations des villes et des campagnes sont déplacés à travers la pays, je devrait même dire déportées! Les intellectuels et artistes sont exécutés et leurs œuvres détruites. On assiste aussi à une épuration au sein des cadres du Parti communiste chinois. La Révolution culturelle serait ainsi responsable de la mort d'entre 10 et 20 millions de personnes.
Alors maintenant penchons-nous sur ces malheureux étudiants français et européens à qui on interdisait de jouir comme bon leur sembler, qu’on forcer à se lever le matin au son du réveil pour aller travailler, en bref à qui on entravait le bonheur.
C’est à la faculté de Nanterre que tout commence, on assiste alors à des heurts entre policiers et jeunes du baby-boom influencer par les idées marxistes et ses dérivées.
A travers cette rébellion, la jeunesse française conteste ainsi tous ce qui passe à leur portée, particulièrement l’autorité, qu’elle soit parentale ou scolaire. Après les émeutes au quartier latin, les affrontements violents avec les forces de l’ordre et les arrestations, la jeunesse trouve un nouveau thème de protestation: la répression policière. La France est paralysée et le gouvernement de Pompidou tente de débloquer la situation en négociant les accords de Grenelle qui prévoient des augmentations de salaires (SMIG augmenté de 35 %, salaires de 10 %, promesse de réduction de la durée hebdomadaire du temps de travail) . Mais malgré cela la grève continue. Pendant ce temps, de Gaulle est en Allemagne de l’Ouest, plus exactement à Baden-Baden, pour tenter de trouver une solution beaucoup plus radicale à la crise. Il revient en France et annonce qu’il dissout l’Assemblée. Inquiets par la longueur de la crise, l’opinion publique décident de suivre les gaullistes ; c’est ainsi qu’ils remportent les élections législatives et rétablissent l’ordre en France.
Maintenant, juste une question? Qui étaient donc les plus à plaindre, les jeunes français soi-disant oppressés par les valeurs ou les jeunes tchèques morts pour défendre leur liberté? Les jeunes passés à tabac par les CRS sont-ils des martyrs? Non les vrais martyrs se sont tous les intellectuels, les artistes, les ouvriers ou simples passants de Chine ou de Tchécoslovaquie, qui sont morts au nom d'idéaux dépassés que pourtant nos étudiants défendaient sans honte dans les couloirs des lycées et des universités, brandissant le petit livre rouge de Mao, les texte de Marx, la photo du Che....