Appelés à se prononcer ce dimanche sur une nouvelle Constitution à l'occasion d'un référendum organisé par le pouvoir, les Equatoriens devraient voter largement en faveur de ce texte, qui prévoit un renforcement des prérogatives du président
Rafael Correa et l'autorise à briguer deux nouveaux mandats à la tête du pays.
Pour le chef de l'exécutif de ce pays d'Amérique latine, un "oui" au référendum serait un signal fort et un formidable symbole pour tout le continent.
Il s'agit, estime t-il, de "construire le socialisme du XXIe siècle" et d'offrir au monde le "choix entre deux mondes, deux systèmes, deux notions complètement distinctes du développement économique".
Un "oui" massif à la nouvelle constitution entraînerait un "changement rapide et profond" du pays. Ainsi, dans la foulée de nouvelles élections présidentielles, législatives et locales seraient organisées début 2009 et tout l'appareil judiciaire serait refondu.
De même, la banque centrale et plusieurs autres institutions nationales perdraient elles aussi une partie de leur autonomie.
Le Président Rafael Correa veut voir dans cette nouvelle constitution un formidable "outil de partage des richesses" et un moyen de rendre à l'Etat sa capacité de planification.
Ce qui, toutefois, ne semble pas être l'avis de politologues étrangers qui voient, eux, un risque accru de répression et de persécution de tous ceux qui pensent différemment du chef de l'Etat.
De même, l'adoption de cette constitution risque de voir la pauvreté progresser de manière alarmante dans ce pays. Car plus personne ne voudra y venir investir.
Et du même coup, la corruption que Correa cherchait à endiguer va exploser.
L'opposition de droite libérale en Equateur, parle elle de "dictature constitutionnelle" et dénonce cette concentration de tous les pouvoirs entre les mêmes mains.
Mais dans un pays qui compte encore 38% de pauvres, on se laisse facilement aveuglé par quelqu'un qui vous promet des "lendemains qui chantent", notamment quand l'une des principales promesses est le versement d'allocations sociales plus substantielles pour les femmes au foyer.
Est-ce que le "socialisme du XXIe siècle" serait de garder les femmes à la maison ... ?