C'est le "drapeau qui fâche" en République Tchèque...
En effet, dès le 1er janvier 2009, ce pays devra assurer à son tour la présidence de l'UE pour dix mois. Mais pour le moment, l'équipe du premier ministre, Mirek Topolanek, doit se contorsionner pour adoucir les foudres lancées par celui qui est devenu leur adversaire de cohabitation : leur propre président Vaclav Klaus.
Pour le chef d'Etat tchèque, manifestement europhobe jusqu'à la moelle des os, c'est le drapeau-qui-rend-fou. Il l'a même fait bannir hors des murs du Château de Prague, le siège de la Présidence tchèque.
Pour lui qui se présente comme le "dissident de l'Europe", cette bannière n'est pas loin de lui rappeler les drapeaux soviétiques, s'est-il expliqué, au temps du rideau de fer.
Le Président français Nicolas Sarkoy qui est, pour deux semaines encore, le Président de l'Union a réagi à cette affaire disant qu'il n'était à l'honneur de personnes d'agir ainsi et qu'il était "blessé" de voir tous les drapeaux européens retirés des édifices publics.
Ce ne sont pas des manières de traiter ainsi les Européens.
Il faut dire que Dany Cohn-Bendit, chef du groupe des Verts au Parlement, n'avait pas arrangé les choses, début décembre. En visite à Prague avec les autres chefs de groupe et le président du Parlement, Hans-Gert Pöttering, il avait apporté un minuscule drapeau européen au président tchèque, "en cadeau", pour tester sa phobie.
Le test avait été positif.
Le petit drapeau posé devant lui, Vaclav Klaus n'a pas supporté les questions du député sur ses positions européennes.
M. Klaus : "Personne ne m'a jamais parlé ici sur ce ton ! Vous n'êtes pas sur les barricades de Paris !"
Il se tourne alors vers M. Pöttering : "Pouvez-vous interrompre M. Cohn-Bendit et donner la parole à un autre député ?"
M. Pöttering n'en fait rien.
M. Klaus : "C'est incroyable. Je n'ai jamais vu autant d'insolence ici."
M. Cohn-Bendit : "Forcément, c'est la première fois que vous me rencontrez ici."
M. Klaus : "La manière dont M. Cohn-Bendit me parle, c'est exactement comme parlaient les Soviétiques."
M. Pöttering : "Comparer l'Union européenne à l'URSS est inadmissible !"
Et Nicolas Sarkozy de rajouter du poil à gratter en présentant le Premier ministre Topolanek, contre Vaclav Klaus, comme le gentil de la pièce.
"Je me réjouis que le premier ministre Topolanek ait le courage de ne pas se laisser emporter par ces tendances.", a t-il dit.
Et bien, voila une nouvelle Présidence pour l'Europe qui commence très bien...