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 Fossé grandissant entre couches sociales

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Albéricneirret
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Albéricneirret


Masculin Nombre de messages : 302
Date d'inscription : 23/10/2008

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MessageSujet: Fossé grandissant entre couches sociales   Fossé grandissant entre couches sociales Icon_minitimeLun 22 Déc 2008, 18:43

Citation :


Yannick Serrano – 15.12.2008



Notre société laisse apparaître un fossé grandissant entre les couches populaires ou moyennes et les classes aisées qui sont de moins en moins nombreuses mais de plus en plus aisées. L'opinion publique (sic) ne semble se soucier que peu d'une gestion nationale ultra conservatrice, qui creuse chaque jour les inégalités et qui remet progressivement en cause les socles de notre République laïque et de nos libertés. Ainsi OpinionWay nous certifie régulièrement que Nicolas Sarkozy est encore au sommet dans des sondages dont on ne rencontre que peu de sondés...

La citoyenneté n'est plus une vertu à montrer en exemple, à promouvoir. Elle n'est plus considérée comme un des ferments essentiels de la communauté de destins. N'en faisons surtout pas le reproche aux citoyens eux-mêmes puisque la droite au pouvoir ne s'en soucie pas lui-même et préfère conduire une politique de classes, une politique communautariste une ode à l'individualisme.

Les modes opératoires des politiques décidées à Paris sont eux-mêmes porteurs d’inégalité et de ségrégation puisque les maillons normaux des dialogues républicains sont bafoués, rudoyés, stigmatises et dénigrés. Là aussi, une approche brutale et grossière de la vie collective qui mettra en péril demain ceux qui adoptent ces comportements si une explosion sociale venait à avoir lieu. Avec qui le pouvoir pourra-t-il discuter demain si ses interlocuteurs démocratiques et légitimes ne sont plus dignes, selon son propre jugement, comme des éléments de la représentation sociale ou politique.

Le pouvoir commence à mesurer les risques d'une telle ligne de conduite. Xavier Darcos a reporté sine die sa réforme des classes de seconde car des lycéens dans la rue dans une mobilisation ascendante au mois de décembre, c'était réellement du jamais vu. Le même jour, on apprend que l'État consent à quelques efforts pour la prise en charge partielle des mesures de chômage technique. Si il est critiquable sur le fond que nos impôts viennent financer des salaires pour des groupes faisant des milliards d'euros de profit, le geste est malgré tout bienvenu pour les salariés. François Fillon annonçait encore aujourd'hui 350 millions d'euros pour le logement dans les banlieues.

Imaginons ces centaines de millions d'euros qui pleuvent chaque jour pour arroser les banques et les entreprises, beaucoup, et pour endormir les velléités de protestation sociale, très peu... le gouvernement craint bien une flambée qui n'aurait rien de citoyenne au plan national. Il y a déjà trois semaines que des informations remontant des services de renseignement intérieurs arrivent sur les bureaux du premier ministre et du président de la république. Ils font tous état d'une grogne montante dans les banlieues, dans les couches populaires, chez les fonctionnaires et même chez une frange de la droite. Ces rapports font état d'un risque dit de "convergence des luttes" et remontent de partout en France. Autrement dit en des termes moins diplomatiques, ça risque de péter !

Je me rappelle qu'en 2005, j'avais écrit dans un texte politique "Notre république souffre d’une crise grave de la représentation et se trouve sans s’en rendre compte dans une situation prérévolutionnaire. [...] Il serait illusoire d’imaginer qu’un replâtrage de façade serait de nature à apaiser durablement les passions et les frustrations d’une France en déshérence et en quête d’avenir."

A l'époque, Alain Pagès sur France Bleu m'avait interrogé sur cette phrase assez peu politiquement correcte et certains de mes amis ou camarades s'étaient quelque peu moqués. Aujourd'hui, Benoît Hamon disait cela : «Il y a une forme de radicalité qui monte et qui s’exprimera d’une manière ou d’une autre dans les mois qui viennent et moi je pronostique que de cette crise sociale naîtra forcément une crise politique».

Benoît Hamon poursuivait : « je me demande si le gouvernement ne cherche pas l’épreuve de force pour ensuite s’inquiéter des conséquences de celle-ci». «Je pense qu’il pousse aujourd’hui à l’affrontement (…) à force de refuser le dialogue, il cherche l’épreuve de force sociale».

Et bien, c'est exactement le fond d'une conversation que j'avais eu en 2007 avec mon ami Jean-Luc Mélenchon durant les élections législatives. Jean-Luc ne m'avait pas démenti, il pensait que la question pourrait peut-être se poser... J'ai le sentiment de ne pas m'être trop trompé mais nul n'est prophète en son pays... A noter encore que Laurent Fabius lui aussi s'est inquiété de la situation actuelle avec réalisme.

La rudesse de la politique sarkozyste met bien en lumière le fossé chaque jour grandissant entre les initiés de haut rang des écuries politiques parisiennes, les grands abonnés du micro et de la caméra, les prétendants en mal de couronne et l’attente populaire réelle. Notre pays souffre d’une carence profonde de lucidité et les médias, sauf à de trop rares exceptions, concourent à la continuité de ce schéma.

Les logements existent mais sont le plus souvent indisponibles pour ceux qui en ont un réel besoin et ne sont jamais réquisitionnés, les citoyens font face à une administration laminoir, le droit du travail est constamment bafoué, l’inégalité dans l’accès aux droits va sans cesse grandissante, l’insécurité sociale devient une constante, les services publics sont atomisés, les retraites sont gravement remises en cause, la sécurité sociale est en ruine mais nos gouvernants ou certains prétendants continuent de s’exprimer mollement afin de ne pas mettre en danger leur destin personnel ou de ne pas compromettre un semblant d’équilibre qui en arrange beaucoup.

La société française est en mal d’écoute, de considération et de transformation positive pour les classes moyennes ou populaires, les jeunes, les retraités pauvres, les fonctionnaires déconsidérés. Les lois d’exception qui pointeraient presque leur nez, les provocations verbales, les scénettes télévisuelles ne résoudront rien... !

Le travail n'est plus une valeur refuge. Le sentiment d'insécurité sociale, lui, est profond. Les inégalités sociales vont grandissantes et dressent la perspective terrible de futurs éclatements territoriaux à l'intérieur même de notre pays. La cohésion sociale dans son ensemble est à rebâtir.

Il nous faut à nous, gens de toute la Gauche, remobiliser les cœurs et les esprits afin que la condition humaine et son évolution ne soit pas identitairement et structurellement dissoute. La pauvreté est installée, la misère morale est incontestable, un désordre social majeur nous guette.


Texte soumis à vos argumentations et dans le seul but de créer une dynamique de communication !
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