Albéricneirret Senior
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| Sujet: SARKOZY prépare la relève des patrons ! Jeu 12 Fév 2009, 13:21 | |
| Comment Sarkozy prépare la relève des patrons 12/02/09 - Les Echos – Daniel Fortin EDF, France Télécom, France Télévisions, La Poste, Air France-KLM... D'ici à fin 2011, ces entreprises publiques verront le mandat de leur patron arriver à son terme. A l'Elysée, leur remplacement se prépare activement. Car le chef de l'Etat tient à choisir ses capitaines d'industrie. Une manière d'asseoir son autorité sur la sphère économique. Déjà, des noms circulent...Ce 12 février, Pierre Gadonneix, soixante-six ans, présente les résultats d'EDF. Ce seront sans doute ses derniers. Parce que son mandat actuel s'achève en novembre 2009. Et parce qu'au gouvernement on fait peu de cas du bouclier statutaire que s'est bricolé l'astucieux PDG pour repousser à soixante-huit ans son départ théorique. Pierre Gadonneix a beau se défendre, faire campagne, mettre en avant un bilan somme toute honorable avec le rachat de British Energy et de l'américain Constellation, affirmer qu'il doit rester pour mener à bien l'intégration de ces deux entreprises, rien n'y fait. « EDF, c'est «la» nomination, l'occasion, pour un président, d'affirmer son pouvoir sur la sphère publique », décrypte l'un des conseillers de Nicolas Sarkozy. A l'Elysée, le sujet est devenu une obsession . Le tempérament du président, peu enclin à travailler avec des personnalités qu'il n'a pas nommées, y est pour beaucoup. Mais ça n'est pas la seule explication. « Il vit dans une hantise : celle d'affronter la pire crise qu'a connue le monde depuis 1930 avec des gens dont il n'est pas sûr à la tête des grands acteurs de l'économie », dit un proche. Une hantise née à l'automne 2007. A cette date, le président fraîchement élu lance la réforme des régimes spéciaux de retraite, la première des grandes ruptures promises pendant sa campagne électorale. La plus risquée aussi. « C'était pour lui un rendez-vous symbolique », se rappelle un acteur du dossier. « Or, au sommet des quatre principales entreprises concernées, se trouvaient des gens en qui il avait - c'est un euphémisme - une confiance limitée. »C'est peu dire en effet qu'il se sent mal à l'aise avec Pierre Gadonneix et son profil de haut fonctionnaire à la tête d'EDF. Ou avec Jean-François Cirelli qui, avant de prendre les rênes de GDF, a conseillé Jacques Chirac à l'Elysée puis Jean-Pierre Raffarin à Matignon. Quant au président de la RATP, Pierre Mongin, ex-directeur de cabinet de Dominique de Villepin, ou Anne-Marie Idrac, figure de l'UDF, à la présidence de la SNCF, il s'en méfie pour de bon. Durant cette période de forte agitation sociale, Raymond Soubie, son conseiller social, ne lâchera pas ces patrons d'une semelle. Et ce n'est pas un hasard si la première grande nomination de l'ère Sarkozy à la tête d'une entreprise publique sera celle de Guillaume Pepy, numéro deux d'Idrac, qui, avec humour, s'autoproclamait à l'époque « le plus sarkozyste des cheminots ».« Revival » pompidolienDeux ans plus tard, en pleine crise financière, Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de revivre les mêmes affres. Chef d'orchestre d'un improbable « revival » du pompidolisme industriel, il dispose d'une occasion inespérée de façonner le paysage à sa main : l'achèvement du mandat d'un grand nombre de présidents de la sphère publique. A EDF, France Télécom, La Poste, France Télévisions ou Air France-KLM, ce sera au plus tard en 2010-2011. Voire plus tôt, si l'Elysée décide d'accélérer. « Bien sûr, on peut respecter les échéances, dit l'un de ses proches. Mais on peut aussi bousculer le calendrier et faire entrer dans les conseils de ces entreprises des hommes qui seront présentés comme les successeurs. » D'où la question qui agite aujourd'hui les cénacles des cabinets ministériels. Qui ? Quels patrons pour traverser la tourmente ? Pour relancer la machine France ? Pour muscler des entreprises - et des banques - dont le rôle sera primordial une fois le gros de la bourrasque passé ?A l'Elysée, c'est François Pérol, le conseiller économique du président, qui a la haute main sur le casting, épaulé par Raymond Soubie. Il peut compter sur le concours de deux agents recruteurs de poids à l'extérieur : Henri de Castries, président d'AXA, et Alain Minc, conseiller de nombreux patrons, essayiste et boîte à idées du président. A eux la mission de repérer les candidats crédibles à chaque poste. Une tâche beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît. « La vérité, c'est qu'ils n'ont pas l'embarras du choix », dit un patron. « Il y a une vraie pénurie de dirigeants en France. Personne n'a envie de rejoindre une entreprise contrôlée par l'Etat. D'autant que les rémunérations ne sont évidemment pas les mêmes que dans le privé. » Face à cette pénurie, les hommes du président pistent les oiseaux rares.Les ambitions de Stéphane RichardAujourd'hui, deux catégories se détachent nettement. L'une, ce sont les entrepreneurs, ceux qui ont déjà fait fortune et sont donc prêts à tenter l'aventure pour le seul plaisir du défi. Parmi eux, on peut citer Stéphane Richard, directeur du cabinet de Christine Lagarde à Bercy, devenu riche grâce à la reprise du pôle immobilier de la Compagnie Générale des Eaux, rebaptisé « Nexity », dont il revendra ses parts. Depuis plusieurs mois, cet énarque, ami de Nicolas Sarkozy, qu'il tutoie, ne cache pas son ambition de devenir patron d'EDF. « J'ai quarante-sept ans, c'est l'âge d'avoir encore des projets, dit l'intéressé. EDF, c'est une entreprise magnifique, avec des enjeux stratégiques. » Une liberté de ton impensable jusqu'ici de la part d'un haut fonctionnaire. Mais, dans la république sarkozienne, faire valoir son ambition n'est plus comme avant une faute de goût. Autre figure du business, Jacques Veyrat, l'homme qui a fait Neuf Cegetel, puis quitté l'entreprise depuis sa fusion avec SFR pour rejoindre sa famille d'adoption, le groupe Louis Dreyfus. Son nom revient avec insistance comme celui du possible futur patron de France Télécom. On le dit notamment poussé par Alain Minc.Pour imposer comme il le souhaite une nouvelle génération de patrons, Nicolas Sarkozy dispose d'un autre vivier : celui de ses anciens collaborateurs. C'est singulièrement vrai pour ceux de la période 1993-1995, durant laquelle l'actuel président a été ministre du Budget. Il n'a échappé à personne que Frédéric Oudéa, nouveau patron de la Société Générale, en a fait partie. De même que Pierre Mariani, son ancien directeur de cabinet nommé à la tête de Dexia en octobre dernier.Les banques en ligne de mireDepuis l'entrée de Dassault dans son capital, Thalès, présidé par Denis Ranque, pourrait aussi changer de dirigeant. Parmi les remplaçants possibles, est évoqué le nom d'Alexandre de Jurniac, actuel directeur général du groupe chargé notamment de l'Asie et de l'Amérique latine. Un autre ancien de l'équipe Sarkozy au Budget. A l'évidence, le chef de l'Etat s'efforce de reproduire sur le terrain économique le schéma qu'il a mis en place en politique. Brice Hortefeux, Rachida Dati ou encore Frédéric Lefebvre, pour ne citer qu'eux, faisaient également partie de la « promotion » 1993-1995.Surtout, plus on s'avance dans la crise, plus Nicolas Sarkozy se laisse aller à une appréciation très extensive de son pouvoir de nomination, y compris dans le secteur privé. C'est particulièrement vrai dans les banques. Depuis le déclenchement de la tourmente, nombre d'entre elles se sont tournées vers l'Etat pour obtenir de l'aide. Une brèche dans laquelle s'est engouffré l'Elysée. « La doctrine du président est simple, dit l'un de ses plus proches conseillers : Si je ne mets pas directement d'argent dedans, je ne m'en mêle pas. Mais si un jour je mets des fonds propres, alors je nomme les patrons. » Jusqu'à présent, contrairement au Royaume-Uni, l'Etat français n'est pas entré au capital des banques. Sauf lors du sauvetage de Dexia, en octobre dernier. Pour l'occasion, la « doctrine Sarkozy » s'est appliquée à la lettre. En contrepartie d'une injection conjointe de 6,4 milliards d'euros de capital de la part des Etats français, belge et luxembourgeois, les dirigeants ont changé. Jean-Luc Dehaene est devenu président du conseil d'administration et Pierre Mariani, on l'a vu, a quitté BNP Paribas, pour en devenir l'administrateur délégué.« Refaire le coup de l'ouverture »Les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets au sein du futur ensemble Caisses d'Epargne-Banques Populaires, dont Nicolas Sarkozy regarde le projet de fusion à la loupe. « Il ne peut se désintéresser de la constitution de l'une des plus grosses banques de détail européennes », dit l'un de ses proches. D'autant que la situation de Natixis, la banque d'investissement commune aux deux groupes, pourrait nécessiter une recapitalisation supérieure aux 2,5 milliards d'euros déjà promis par l'Etat. Dans ce cas, c'est à l'Elysée que la fusion sera pilotée. C'est là aussi que seront nommés les futurs dirigeants. Aux dernières nouvelles, l'étoile de Philippe Dupont, président des Banques Populaires, pressenti pour diriger le nouvel ensemble, a pâli. Celle de François Villeroy de Galhau, actuel patron de la banque de détail de BNP Paribas, est en revanche au firmament. Ancien PDG de Cetelem, cet inspecteur des Finances, ancien élève de Polytechnique, a en outre l'avantage d'avoir effectué une grande partie de sa carrière dans des cabinets de gauche, celui de Pierre Bérégovoy à Matignon de 1990 à 1993 et celui de Dominique Strauss-Kahn, qu'il a dirigé, aux Finances, de 1997 à 1999. « Nicolas Sarkozy veut refaire sur le terrain économique le coup de l'ouverture qui lui a si bien réussi sur le plan politique, dit l'un de ses intimes. Une façon pour lui de rendre ses choix inattaquables. » Une manière, surtout, d'étendre son autorité sur les grandes entreprises françaises. | |
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