[color=darkblue][justify]Lundi 8 novembre 2010
Publié dans : Ce qu'ils pensent de Sarko
Il fallait bien du courage pour sortir l'artillerie et tirer à boulets rouges sur le principal problème de la France aujourd'hui : Nicolas Sarkozy (et ça rime).
De Villepin, le beau De Villepin, le grand De Villepin, a pris ses responsabilités et sa plume pour carboniser un peu plus, façon napalm, le président des riches, ami des dictateurs (Kadhafi, la Syrie, Ben Ali, Poutine, La Chine et compagnie, ça rime aussi !).
Dans un ouvrage écrit à la plume de pigeon, façon Chirac, il taille en pièce ce qui reste du président des riches, ami des dictateurs, et toute la volière de perroquets qui lui tourne autour et caquette à l'envie. Pour nous jouer un refrain qui donne mal à la tête et d'une pauvreté intellectuelle pour ne pas dire morale, affligeante.
Il faut lire avec gourmandise et délectation ce que De Villepin apprécie de son ancien ministre. Aucun n'est allé si loin jusque là dans l'analyse et surtout la vérité de l'esprit de cour (de récréation ou basse ?).
Morceaux choisis, mettez le casque et restez derrière les sacs de sable. Les obus et boulets passent bas et sont de gros calibres :
"Ce qui nous oppose fondamentalement, Nicolas Sarkozy et moi, est notre conception de la politique. Pour lui, elle est un moyen ; pour moi, un but. Chez lui, elle est un commerce - un "deal" - des hommes et des idées ; alors que je la vis comme un service ingrat, et par essence tragique et sacrificiel. [...] Nous ne partageons pas non plus la même idée de la France : je la crois capable de dépassement, alors qu'il veut la corriger. Dans cette logique, il juge la littérature précieuse et l'histoire ringarde. Aussi préfère-t-il rencontrer les vedettes du show-biz plutôt que de discuter avec tel ou tel intellectuel ou artiste. C'est parce que nous ne pouvons pas nous comprendre que nous ne pouvons plus nous entendre".
"Il existe en lui une fêlure affective qui ne laisse pas de m'inquiéter. [...] Il ne vit pas la politique comme une mission, mais comme une réparation des blessures de son passé. Cette faille le rend à la fois colérique et faible dans son rapport avec les autres".
"Nicolas Sarkozy n'est pas tant le monarque offert aux regards que le premier des courtisans, qui s'épuise dans l'art de séduire l'opinion".
"Cette hyperprésidence qui constitue une véritable rupture institutionnelle. [...] Le résultat est une forme d'anarchie sans précédent dans notre histoire républicaine. [...] Nicolas Sarkozy a innové en inventant une cour à son image. Elle a la peur comme moyen, l'argent comme fin et le spectacle médiatique comme théâtre de sa mise en scène narcissique".
"Nous vivons dans un régime à bout de souffle, coupé du peuple, servi par une élite à la fois fermée et frileuse. Tout est-il perdu ? [...] La tentation de la résignation est bien là. Affaire d'optimisme chez les uns, qui pensent que la République en a vu d'autres, qu'il s'agit d'une question de personnes, par définition passagère. Ainsi de Jacques Chirac, qui me répétait, lorsque je refusais les entorses réitérées du ministre de l'Intérieur au pacte républicain sur l'immigration, sur les banlieues ou sur la laïcité : "Ne vous mettez pas la rate au court-bouillon, il n'en vaut pas la peine.""
Cela fait du bien de voir un homme politique parler enfin vrai. Ne pas se contenter d'euphémismes, de phrases convenues, de sophismes, pour au contraire mettre des mots sur l'incompétence, la nullité, la suffisance, le mépris, l'idiotie, la bêtise ...
C'est d'ailleurs pour cela que peu lui donnent raison. Tout va mal mais il ne faut pas désigner le responsable et surtout ne pas mettre au jour les recettes de cuisine du parti qui ruine la France.
De Villepin s'est grandi par cette oeuvre qui restera dans les annales de la politique
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