Monsieur Nicolas Sarkozy a fait une étrange bourde jeudi soir(
ça n'est pas sa première, ce ne sera pas sa dernière ) ... un amalgame entre demande d'un titre de séjour et demande de nationalité française.
Son discours sur l'immigration avait pourtant bien commencé (
):
" les immigrés sont des êtres humains (
ça ne va pas plaire à tout le mondesur le forum ce genre de propos ! ), le France est une terre de métissage , etc ...
Yves CALVI l'interroge sur ces sans- papiers qui travaillent en France depuis longtemps: " Ne peut-on leur donner un titre de séjour ?"
Réponse de Mr Sarkozy : " il y a une Loi , Mr Calvi (...) On ne devient pas français parce qu'on travaille dans la cuisine d'un restaurant, aussi sympathique soit-il ."
Bon, se dit-on,peut-être une simple erreur, un petit court-circuit sous son crâne. Mais il confirme un peu plus tard, à propos de des régularisations des 800 sans-papiers qui en demandent, des papiers :
Mr Sarkozy :"La loi prévoit un certan nombre de critères pour devenir français. D'abord,
il faut le demander(
). Ensuite,
il faut parler français (
tous les français d'origine étrangère ne parlaient pas français à leur arrivée sur le territoire ... mais ç'est un autre débat !). Enfin
il faut justifier soit
d'un contrat de travail, soit d'un minimum de ressources (
comme les temps ont changé !).
Calvi ne relève pas la confusion, mais continue à l'interroger. Le fait d'avoir une fiche de paye pendant plusieurs années ne vaut-elle pas titre de séjour ?
Le Président de nouveau fait l'amalgame : " Non. Ou alors il faut que le Parlement vote une loi qui consiste à dire que toute personne qui a un contrat de travail en France a vocation à être français.Ce n'est pas la Loi. Pour avoir vocation à être français, il faut signer un contrat d'intégration où on s'engage à respecter la loi, à apprednre le français, à avoir un logement. Il suffit pas qu'un des adhérents de Mr Daguin donne un contrat, dans les conditions par ailleurs qu'il faut qu'on examine, pour devenir français. La nationalité, la citoyenneté, ça obéit à des règles!"
A trois reprises donc, il a confondu régularisation et naturalisation. Pour le Président, le titre de séjour est équivalent à l'octroi de la nationalité française. Un vieux fantasme souvent exploité par l'extrême droite, cette même extrême droite que Sarkozy se vante d'avoir fait disparaître. "J'essaye de responsabiliser le débat sur l'immigration" déclare-t-il pourtant en conclusion, "de poser un débat civilisé et responsable" ...
Une autre bourde (
mais en est-ce vraiment une ? )
m'a fait sursauter. L'étrange distinction affective faite entre les suisses et les Turcs. Selon le Président, on peut organiser un référendum sur l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, mais il serait absurde de le faire si la Suisse était candidate. Pourquoi ? Parce que la Suisse est naturellement un pays européen. OK, pourquoi pas. Mais pour conclure son propos, Mr Sarkozy déclare : " Ce ne serait pas la même décision de faire entrer nos amis suisses que la Turquie". Les uns ont le titre d'amis ... pas les autres !