Pour le directeur du FMI,
Dominique Strauss-Kahn, la crise que traverse actuellement la finance internationale risque d'être "grave et sévère" et parfois plus dure encore" dans certains pays pauvres, déclare t-il dans le JDD.
Il estime, en outre, que la finance doit être mise sous contrôle et que le FMI est prêt à remplir cette fonction, si toutefois on leur en donne les moyens.
Il faut des réformes profondes et solides, estime t-il encore.
Ou sinon les Etats n'auront de cesse que de voler au secours des managers incompétents et des spéculateurs cupides.
Ainsi, le plan Paulson de 700 milliards de dollars aux Etats-Unis est "bienvenu, parce qu'il est global. Mais il doit être le premier acte d'une action politique internationale", remarque l'ancien ministre français de l'Economie, pour qui le FMI doit être "le lieu de la discussion d'abord" et de "la décision ensuite" sur "l'analyse de la crise comme sur les normes qu'il faut adopter".
On doit adopter le principe de "transparence" en ce qui concerne les transactions et de l'evaluation des actifs, mais aussi mieux contrôler les rémunérations; évaluer les risques, notamment pour les fonds d'investissement.
De même, les agences de notation leur doivent être supervisées.
Bref, il est du devoir des puissances publiques de definir, au niveau international, des règles universelles de fonctionnement des marchés financiers.
"Chaque pays votera ses propres lois", indique M. Strauss-Kahn.
Toutefois, il est impératif que les règles adoptées soient "universelles" en raison de la globalisation du système financier, aujourd'hui.
Enfin, à la question de savoir s'il y a un risque de ralentissement, le directeur du FMI a répondu qu'en effet, il y a un risque sérieux pour l'Europe et parfois plus dur encore dans certains pays pauvres.
Notamment ceux frappés par "l'autre crise" : celle des matières premières.
Mais l'économie réelle reste "solide" et ne s'effondre pas.
Les Banques centrales parviennent à gérer la crise financière.