Que le gouvernement cherche à le nier ou du moins à le taire, il n'empêche que la récession est désormais là et que, jour après jour, elle entame encore un peu plus le pouvoir d'achat des Français.
Dans la foulée du gouvernement, qui a revu en nette baisse ses prévisions pour 2008, l'INSEE prend acte dans son dernier point de conjoncture du fait que "la croissance cale en zone euro" et que la France n'est pas épargnée par la crise.
Selon l'étude, le PIB de la France devrait continuer à diminuer, perdant -0,1 point aux troisième et quatrième trimestres après une baisse de 0,3 point au deuxième trimestre.
Si cela se confirme, ce serait du jamais vu, en France, depuis la récession de 1993 ... mais en comparaison, celle de 2008, serait du fait beaucoup plus marquée par une baisse de la croissance.
Si la croissance cale, c'est essentiellement lié à la panne de la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance. Après avoir progressé de 2,5% ces deux dernières années, elle reste encore étale au deuxième semestre, ne gagnant que 0,8% sur l'ensemble de 2008.
Quant au pouvoir d'achat, il accuse encore une baisse de 0,4% au deuxième semestre. Au total, il n'a progressé que de 0,7% cette année, contre 3,3% l'an dernier. Selon un autre mode de calcul, non plus par ménage mais par "unité de consommation", il diminuerait même de 0,2% en 2008.
Toutefois, il y a une légère lueur d'espoir, vu qu'il bénéficie tout de même d'un (faible) repli de l'inflation qui devrait se modérer à 2,4% (rythme annuel) en décembre, grâce au recul des prix du pétrole et des denrées alimentaires, après avoir atteint un pic de 3,6% en juillet. L'inflation moyenne serait alors de 3% sur l'ensemble de l'année.
Autre raison d'espérer : l'investissement des entreprises résiste mieux, mais souffre tout de même de la baisse de la demande, tant française qu'étrangère. Sur l'année, il n'a progressé que de 2,4%, contre 7,3% en 2007.
Ne parlons pas du commerce extérieur de notre pays, bien plombé avec un déficit de -50 milliard d'€uros cette année et qui devrait, lui aussi, pâtir du ralentissement de l'économie mondiale et de la demande étrangère.
En conclusion, on a les deux pieds dans la merde et on patauge pour s'en sortir ... remarquez, c'est toujours là que la France montre le meilleur d'elle-même.
On peut encore y croire ...
De toute façon, on a pas vraiment le choix.